C'est au travers de nombreuses créations artistiques que les grecs ont représenté leurs héros, leurs Dieux et leurs mythes. Les Arts qu'ils utilisent se divisent en deux catégories, les littéraires et les figurés. Nous allons donc voir comment étaient représentées les grandes figures des héros antiques.

A) Les arts littéraies

La littérature antique se divise en trois genres : La poésie, Le théâtre et l'épopée.

La poésie :

Le mot Poésie vient du grec 'poiein' et signifie créer, fabriquer, en l'occurrence, en utilisant le langage. C'est un art qui s'est longtemps transmis oralement avant de l'être par écrit. Les poètes de l'Antiquité sont associés à plusieurs divinités comme les muses ou même Dionysos, mais leurs deux divinités de prédilection sont Apollon et Orphée. La poésie, même à l'époque, n'était pas précisément définie, par exemple ce qu'Homère définissait comme Epopée, Aristote le désignait comme poésie Epique.

La poésie faisait partie intégrante de la vie quotidienne de l'Antiquité. Le plus souvent chantés ou accompagnés d'instruments, les poèmes étaient déclamés durant les festivités religieuses et les divertissements. Le poète, aussi appelé Aède, était chargé de conter les exploits des Dieux et des Héros.

À Hèraklès, coeur de Lion.

« Je chanterai Hèraklès, fils de Zeus, le plus brave des hommes terrestres, et qu’enfanta Alkmènè, dans Thèbè aux beaux chTmurs, s’étant unie au Kroniôn qui amasse les nuées. Il erra d’abord, par les ordres du Roi Eurystheus, sur la terre immense et la mer. Il accomplit beaucoup de travaux terribles, et il subit beaucoup de maux. Et, maintenant, il se réjouit, habitant la belle demeure du neigeux Olympos, et il possède Hèbè aux beaux talons. Salut, Roi, fils de Zeus ! Donne-moi la vertu et la félicité. »
L'auteur présumé de cet extrait est Homère, il date de l'antiquité et se trouve dans le recueil des Hymnes Homériques, il a été traduit par Leconte le Lisle en 1868.

Cet extrait consiste à conter les louanges d'Hercule, il établit tout d'abord le lien fort entre les dieux et lui : il est le fils de Zeus, le Dieu des Dieux, mais décrit également ses qualités grâce, par exemple, à l'hyperbole « le plus brave des hommes terrestres ».
L'aède narre ensuite ses périples, et ses victoire, pour enfin arrivé à sa réussite et atteindre le mont Olympe.
Le but est donc pour le poète de faire connaître les aventures du héros, et de prôner les valeurs qu'il a pu avoir pour contrer les péripéties du destin.

Héraclès armé et vétu de la peau du Lion de Némée.
Détail du Cratère des Niobides, Environ 460-450 avant J.-C.
Conservé au musée du Louvre
Portrait d'Homère datant de 273.
D'après une copie romaine d'un original grec datant du Vème siècle avant Jésus Christ.
Conservé à la Glyptothèque de Munich.

Le poète peut également ne pas passer par le biais des aventures d'un héros pour montrer les vertus dont les citoyens doivent faire part. C'est le cas dans cet extrait du poème de Bacchylide de Céos, datant du premier siècle avant Jésus Christ, intitulé Sur le véritable courage :

« Il n'y a dans ce monde qu'une route pour conduire au bonheur : c'est de préserver son âme de l'excès de la souffrance, de ne jamais se laisser abattre par les malheurs qui assiègent notre vie. Vous ne faites pas ainsi, si mille pensées cruelles vous tourmentent, si jour et nuit votre cTmur est ouvert à toutes les inquiétudes de l'avenir : au milieu de vos efforts inutiles, vous n'êtes plus qu'un lâche, un homme perdu. »

Dans ce poème, l'auteur cite clairement la vertu qu'il veut montrer au lecteur : le courage. Pour inculquer à la cité la valeur qu'il prône : le courage, il utilise des mots forts et provoquant. En premier lieu, il conte ce que peut apporter le courage : « le bonheur », ce que tout homme recherche. Ensuite, il décrit ce qu'est le courage pour finalement faire réagir le lecteur sur les risques encourus si on ne respecte pas cette vertu, il menace ceux qui ne possède pas le courage de devenir « lâche » et d'être « un homme perdu ».

Ces deux poèmes ont donc la même fonction : montrer aux citoyens les vertus qu'ils doivent avoir par la poésie, chantés au son de la lyre lors des festivités. Mais quand l'un prône directement une seule qualité, l'autre par le biais d'un héros en prône plusieurs.


Le théâtre :



Fresque d’une scène théâtrale – Pompéi

Le théâtre grec est né des hymnes célébrés en l'honneur de Dionysos qui prônaient les aventures du dieu du vin et de la fertilité. Au chTmur qui chantait ses louanges, Thespis, un auteur du VIème siècle avant JC ajouta un acteur (dit protagoniste) qui déclamait des vers parlés au milieu des chants. Quand Eschyle introduisit le deuxième acteur, le deutéragoniste, le dialogue s'établit, puis Sophocle intègre un troisième acteur, le tritagoniste. C'est alors que le chant diminua et que les dialogues prirent de l'importance pour devenir le théâtre à proprement parlé. Les sujets de pièces de théâtre de l'antiquité sont donc le plus souvent religieux, d'ordre mythologique, ils relatent les exploits des héros ou bien les fortunes des Dieux.

À partir de 545 avant Jésus Christ, lors des «Grandes Dionysies », fêtes en l'honneur de Dionysos, des pièces de théâtre sont jouées, choisies par la Cité qui initie et gère les concours, elle choisit et aide les dramaturges à réaliser les pièces. Les acteurs sont payés, les plus pauvres sont aidés financièrement pour pouvoir assister aux représentations. Les festivités durent sept jours : deux jours sont réservés aux processions en l'honneur de Dionysos, un jour est dédié aux "dithyrambes", hymnes à la gloire de ce dernier, un jour est consacré aux comédies et trois jours aux tragédies.
Le plus ancien texte sur l'art du théâtre jamais connu est « La Poétique » d'Aristote en 330 avant J C.

Le théâtre se sépare en deux types de pièce : la tragédie et la comédie.

La tragédie :

La tragédie grecque atteint son apogée au Vème siècle avant J. C., la plus ancienne tragédie s'intitule « Les Perses ». Elle a été écrite par Eschyle aux environs de 472 avant Jésus Christ, la dernière concernant le mythe d'Oedipe et nommée 'Oedipe à Colonne » est de Sophocle et a été écrite en 401 avant JC. En un peu plus de 70 ans, les historiens pensent que plusieurs milliers de tragédies ont été rédigées, mais il n'en reste que 32, écrites par Eschyle, Sophocle et Euripide.

Ces tragédies possèdent une structure très stricte, une composition en vers et une division en scènes où s'insèrent dialogues et poèmes lyriques chantés par un Choeur. Les sujets traités sont souvent d'ordre mythologique et historique, cependant des questions politiques sont abordées.

Selon La poétique d'Aristote, la tragédie partage avec l'épopée la première place dans la hiérarchie des genres. Les personnages vivent des passions, des combats, des souffrances auxquels ils sont confrontés. Leur fin tragique doit susciter des sentiments de pitiés, et de peur chez le spectateur, et a pour but d'opérer une purgation de ses passions, appelée catharsis.

Les tragédies romaines sont plus rares, les seules qui ont été retrouvées sont celles de Sénèque, qui datent du 1er siècle de notre ère. Le goût du public latin pour ce genre littéraire étant mitigé, les tragédies de l'époque sont des « tragédies de salon » c'est à dire des pièces écrites pour être récitées mais non représentées. Les thèmes abordés sont souvent inspiré de la mythologie grecque et la forme employée est fixe : cinq actes entrecoupés de monologues et d'oraisons poétiques, forme qu'on reprit les auteurs classiques et les auteurs de la Renaissance.


La comédie :

C'est lors des Dionysies (citées plus haut) que la comédie naît, un peu plus tard, en 486 avant J. C. Les spécialistes pensent qu'elle est issue des jeux comiques d'improvisation en l'honneur de Dionysos. Les plus anciennes comédies retrouvées sont celles d'Aristophane, mais celui ci n'appartient qu'à la troisième génération des poètes comiques.

La comédie grecque ancienne suit une organisation très simples, elle cherche d'abord à provoquer le rire et utilise tous les artifices pour ce faire, jeux de mots, déguisements, etc... Elles ont la particularité de se moquer de la vie politique et intellectuelle.

Un autre genre de comédie voit le jour vers le IIIème siècle avant Jésus Christ, ce genre est le précurseur des comédies classiques (elles fut notamment un modèle pour Molière, bien des siècles plus tard) bien qu'il n'en reste qu'un seul exemple complet de Ménandre : l'Avare ou le Misanthrope. Contrairement aux comédies dites « anciennes », ces comédies appelées « nouvelles » traitent de sujets plus sociaux : une situation familiale, comprenant amour, argent, quiproquos, satire des classes sociales, etc...

La comédie romaine au contraire de la tragédie, s'affranchit rapidement de l'influence grecque, les thèmes sont plus généraux, souvent domestiques, si elles peuvent laisser transparaître une morale, elles font rarement allusion aux réflexions politiques ou philosophiques. Elles sont le plus souvent chantées aux deux tiers.
Qu'elles soient grecques ou latines, les pièces sont représentées le plus souvent de la même façon, les costumes sont important, et les masques qui sont portés font partie intégrante de la présentation.

Masque de théâtre représentant Dionsos, terre cuite de Myrina musée du Louvre – date inconnue
Photo du médaillon central (1 m de diamètre) d'un sol de mosaïques "Maison des masques" Datant du 1er siècle après Jésus Christ

Les représentations des tragédies et des comédies se font dans des théâtres. En Grèce, c'est un espace circulaire en plein air avec au centre un autel autour duquel les choristes chantaient et dansaient. Le chTmur et le récitant sont dans l'Orchestra, les acteurs quant à eux jouent devant un édifice rectangulaire : la skéné. Le public était placé sur des gradins de bois puis de pierres. Le nombre de places variaient d'un lieu à l'autre, il peut y avoir de 5000 au Théâtre de Délos à 15 000 places au Théâtre d'Athènes ou au Théâtre d'Epidaure.

Le théâtre romain, lui, modifie cette architecture. L'orchestra n'est plus occupée par le chTmur mais est dédiée aux grands spectateurs, de marque. La scène plus profonde est également plus basse, le décor est formé d'un mur de scène appelé le frons scaeneae. Le public accède aux étages par des passages voûtés, pour ce faire l'édifice est toujours construit sur terrain plat. La capacité d'accueil est plus importante : 17 000 places dans le théâtre de Marcellus, et 30 000 places dans le théâtre de Pompéi.

Voici une comparaison des deux styles de théâtres, grec d'un coté, romain de l'autre :

Théâtre grec

1. theatron
2. thumelê
3. orkhêstra
4. parodos
5. proskênion
6. skênê
Théâtre romain

7. cavea
8. vomitoria
9. sièges
d'honneur 10. vomitorium
principal 11. proscenium
(pulpitum) 12. frons scenae
13. scena

Le théâtre était donc un lieu convivial, où l'ensemble de la cité pouvait se rendre pour regarder une pièce, à travers de laquelle pouvaient être passés des messages politiques ou philosophiques pour les grecs, et sociaux pour les romains.

L'épopée :


L'épopée est un genre littéraire qui se développe durant l'antiquité. C'est un long poème en prose qui porte des valeurs d'envergure nationale et qui narre les exploits d'un héros, ou d'un peuple.
L'épopée considérée comme la plus ancienne fut celle intitulée l'Epopée de Gilgamesh, elle aurait été écrite entre le XVIII ème et le XVII ème siècle avant Jésus Christ, écrit en akkadien, elle retrace les récits du roi Giglamesh d'Uruk.

En Grèce Antique, on attribue les deux premières épopées, l'Illiade et l'Odyssée à Homère, mais leur origine n'est pas certaine. Ils rassemblent beaucoup d'anecdotes que l'on pense avoir été narrées oralement avant qu'Homère ne les mette par écrit. Ces deux épopées furent un élément majeur de la culture grecque, qui ont été repris de nombreuses fois en poème, céramique, fresque, etc...

Dans la Rome Antique, l'épopée, au contraire de l'épopée grecque, possède une origine et des auteurs connus et bien définis, elle ne rassemble pas des mythes résultants des traditions mais de textes élaborés par des auteurs. Malgré ceci, l'influence grecque ne peut être ignorée : que ce soit le thème ou la forme, la Grèce est toujours un modèle dans ces récits. La première épopée latine est en fait une traduction de l'Odyssée, faite par un esclave grec et écrite en latin. L'épopée latine la plus célèbre est l'Enéide de Virgile : écrite entre -29 et -19 avant Jésus Christ, elle raconte le périple d'Enée. L'épopée est un récit narrant une grande action générale pour la symboliser et la fixer dans le temps. Il sert également à mettre en avant les grands intérêts d'un peuple : sa religion, son unité, son patriotisme, son territoire, sa culture. L'action est donc une action majeure et centrale, malgré les nombreux épisodes secondaires, son but est de narrer une trame principale : le retour d'Ulysse dans l'Odyssée, la guerre de Troie dans l'Illiade. L'épopée se doit de conter des exploits, appelés exploits épiques, ils sont extraordinaires, suspendent la raison des citoyens et permettent la croyance, prenant pour prétexte les miracles et les interventions divines.

Il y a trois types de personnages dans l'épopée : le héros ou le peuple central, l'action s'articule autour de lui, il est présent à tous les épisodes du récit, c'est pour diffuser ses valeurs que l'épopée est narrée. Les personnages secondaires, adjuvant ou ennemis, ils sont là soit pour aider le héros soit au contraire pour l’empêcher de réussir sa quête. Tout un peuple ou une foule, servant à acclamer le héros, à célébrer ses réussites et à en faire l'éloge. À travers une épopée est toujours dictée une morale, des valeurs collectives, un modèle à suivre, ou la grandeur d'un peuple.

L'Odyssée, retrace le périple d'Ulysse pour retrouver son royaume d'Itaque, ce voyage s'étend sur de nombreuses années. Beaucoup d'historiens ont tenté de reconstituer son trajet, comme Victor Bérard, qui a également proposé une traduction de l'Odyssée.


Cette carte, présumée bien sûr, du trajet d'Ulysse, montre l'ampleur de son voyage.

Les représentations littéraires sont donc nombreuses dans l'antiquité, grecque ou romaine, elles informent la cité par voie orale ou écrite sur les modèles à suivre. Les aèdes, acteurs ou écrivains jouent un rôle majeur dans l'Antiquité. Respecté et approuvé, les intellectuels avaient pour mission de montrer « la bonne conduite » aux citoyens. Pour illustrer tous ces écrits, les artistes de l'Antiquité ont représenté ces héros sur des représentations figurées, c'est à dire qui représentent en image le héros. Fresque, céramique et sculpture sont les supports utilisés.


B) Les arts figurés


Les Fresques

Une fresque est une peinture murale qui est exécutée à l'aide de pigments dont l'origine est minérale. La matière travaillée peut être de la terre, de l'argile mais aussi du silicate (composé chimique).
Ces matières sont résistantes à la chaux et sont détrempées à l'eau, appliquées avec des brosses, dures ou souples, sur un support constitué par une couche de mortier frais dont la surface peut être lisse et épaisse. Celle-ci est composée de sable et de chaux éteinte.

Sous l'action de l'air, l'hydrate de carbone soluble secrété par le mortier, se transforme en une croûte transparente qui fixe et protège les pigments. La technique de la fresque reste très ancienne. Bien que nous ayons pris connaissance des quelques rares textes qui datent de l'Antiquité, (Traité de l'architecture de Vitruve, Histoires naturelles de Pline (1er siècle Après Jésus Christ)), la technique utilisée et les méthodes appropriées restent très vagues.

Cependant, une seconde technique est apparue à l'époque de l'antiquité : celle de la mise en carreaux. Cette méthode permet d'obtenir un agrandissement d'une simple et petite esquisse sur une surface de dimensions plus imposantes mais aussi de parvenir à travailler directement sur la surface à décorer. Certaines variantes de la fresque ont été signalées également à Til Barsip, ancienne citée de l'empire Assyrien, en Mésopotamie (VIIIe et VIIe s. av. J.-C.), en Inde et en Haute-Syrie. Donc d'autres preuves autres que les écrits peuvent nous faire aboutir à la croyance et la persuasion que les fresques étaient déjà maîtrisées par les civilisations lors de l'Antiquité.

Les fresques étant un nouveau mode de diffusion artistique, elles furent un support idéal pour permettre les représentation des héros antiques. Tel que la représentation du Héros Orphée qui fut notamment plus célèbre pour ses talents de poète et de musicien que pour ses exploits physiques... Il fut néanmoins représenté à maintes reprises sur des fresques datant de l'Antiquité, telle que Orphée charmant les animaux sauvages sur le Pangée en Thrace. Cette scène est l'une des plus populaires représentations artistiques où figure le Héros. Elle sera représentée par de nombreuses fresques datant de l'époque gréco-romaine également.


Néron en Orphée charmant les animaux sauvages sur le Pangée en Thrace Maison de Vesonius Primus, à Pompéi, fresque de l'antiquité, date inconnue.

La céramique :

Bien que l'art de la céramique soit né au Proche-Orient, c'est en Grèce antique qu'il atteint un niveau de qualité remarquable. Ayant adopté cette technique très tôt, les grecs antiques ont produit de nombreux vases grecs, qui ont, pour certains, subsisté au temps et aux guerres et ont été retrouvés. C'est ainsi que plus de 50 000 vases sont connus et répertoriés aujourd'hui.

Pour concevoir la céramique, l'argile était utilisée, malaxée pour en expulser les bulles d'air, elle était placée sur un tour pour fabriquer un vase. Les petites pièces sont montés en une seule fois mais les vases plus grands sont en fait un assemblage de plusieurs parties. Il est peint après être séché.

La céramique a connu différentes périodes dans l'antiquité, de 1050 à 900 avant Jésus Christ, la période est nommée protogéométrique. Les vases sont décorés à la main avec des motifs mycéniens (lignes ondulantes). La décoration reste basique et joue avec la forme du vase.


Amphore à anse, environ 950 avant Jésus Christ, conservée au British museum.
Héraclès et Athéna. Amphore à figures rouges Vers 520/510 avant Jésus Christ

Aux IX ème et VII ème siècle avant Jésus Christ, l'art géométrique prend de plus en plus d'importance. Il est caractérisé par ses nombreux motifs géométriques qui rompent avec les méandres mycéniennes.

Jarre attique, vers 740 av. J.-C. Conservé à  Munich

La décoration figurative apparaît à la même période, des animaux sont représentés entre les formes géométriques, puis des humains. Le décor est de plus en plus complexe, et le peintre cherche à combler tous les espaces qui pourraient être vides.

Vase trouvé dans le cimetière du Dipylon à Athènes. 760 Avant Jésus Chris
Combat de Ménélas et d'Hector sur le corps d'Euphorbe Assiette Vers 600 avant Jésus Christ Conservée au British Museum

En Orient, de 725 à 625 avant Jésus Christ, la céramique se développe, ce qui donne naissance au style orientalisant. Avec une peinture plus fine et plus réaliste, les sujets abordés peuvent être nouveaux : sphinx, griffons, etc, mais les mêmes thèmes qu'en Grèce peuvent être récurrents : les héros, scène de guerre ou de chasse.

Tous ces styles utilisent différentes techniques pour décorer les poteries, mais deux se dégagent particulièrement : les figures noires et les figures rouges.

Les figures noires, souvent sur fond rouge, sont inventées à Corinthe au VII ème siècle avant Jésus Christ, portées à leur apogée par Athènes se caractérisent par le dessin de figures en noir sur fond d'argile, mais aussi par l'usage d'incises faites à même le vase.
Les figures rouges apparaissent plus tard, vers 530 avant Jésus Christ. C'est une inversion de la figure noire : le fond est peint en noir et les figures ont la couleur de l'argile, les détails sont peints et non plus incisés. Cette technique permet une amélioration notable du dessin dans la représentation des drapés, des corps et des détails. Les scènes sont donc plus réalistes.


Vase à figures noires
Représentation de deux athlètes de lutte
Vers 550 / 525 avant Jésus Christ

Que ce soit en figures noires ou rouges, de style figuratif ou orientalisant, présentés sur vases ou sur assiettes, beaucoup de céramiques représentent les héros, pour montrer les modèles que les citoyens ont toujours imaginés.

Ulysse et Polyphème, détail d'une amphore datant de 650 avant Jésus Christ.
Conservée au musée archéologique d'Éleusis
Hercule et  l'Hydre de Lerne

Amphore à figures noires Vers 500 avant Jésus Christ

La sculpture :

La sculpture est probablement l'aspect le plus connu de l'art grecque antique, celui qui, pour un contemporain, exprime le mieux le beau idéal et la perfection plastique. Seule une faible partie de la production sculpturale grecque nous est parvenue, il reste peu d’originaux, la plupart étant fragmentaires et une importante quantité de chefs-d'Tmuvre décrits dans la littérature antique sont désormais perdus ou extrêmement mutilés. Beaucoup d’Tmuvres ont été restaurées par des sculpteurs occidentaux, de la Renaissance à nos jours, parfois dans un sens bien différent de l'Tmuvre d'origine. C’est grâce à des copies romaines que l’on connaît mieux la statuaire grecque, car les Romains se sont largement inspirés des modèles grecs qu’ils ont imités et réinterprétés.

La plupart des sculptures grecques qui sont parvenues à l'ère moderne sont en pierre, le plus souvent en marbre blanc. Dans l'Antiquité, néanmoins, les Grecs sont loin de favoriser ce matériau. Il est alors en concurrence avec le bronze, la technique chryséléphantine (incrustations d'or et ivoire), mais aussi l'argile et le bois. La période classique est considérée comme l’apogée de la statuaire, du Ve avant Jésus-Christ au règne d’Alexandre le Grand. Représentée par des sculpteurs comme Phidias, Myron, Polyclète, puis Praxitèle et Lysippe, elle marque une avancée dans la maîtrise de l’anatomie.

L'image du héros sert très souvent à illustrer un guerrier modèle et à mettre en avant ses qualités. Dans l'art grec, le Héros tient une place très importante, on peut donc le retrouver sur certaines sculptures. L'image du guerrier est très présente dans les représentations du héros où il est fréquemment en train de combattre.
Les sculptures permettent de représenter plus fidèlement une scène fixe et donnent la possibilité de créer du suspense. Les sculptures n'ayant pas besoin de décor, il est beaucoup plus simple de représenter les sentiments et les détails d'autant que la grandeur du héros (physique et spirituelle) se constate rapidement par rapport aux deux autres personnages.

Les modèles grecs véhiculaient un message politique puissant et atteignaient un réalisme sans précédent, ils étaient par conséquent le moyen d’expression politique privilégié dans l'antiquité grecque ainsi qu'à l'époque romaine.

La Vénus de Milo (déesse)
Vers 130 / 100 avant Jésus Christ.
"Héraclès fatigué", le bas (à gauche) est en Turquie, le haut (à droite) se trouvait en amérique jusqu'en 2011 date à laquelle il a été restitué à la Turquie.

C'est une sculpture du II ème siècle de notre ère.

C'est donc grâce à toutes ces représentations artistiques que les héros sont connus de leurs contemporains. Leurs périples sont contés oralement, écrits, traduits, interprétés, mis en images pour être vus et reconnus par tous. L'art littéraire sert de support aux exploits, il narre l'histoire des héros, c'est lui qui montrera l'exemple à suivre pour être en accord avec la société et les valeurs qu'il faut avoir pour être un bon citoyen. Les représentations figurées servent, elles, à rendre hommage et à illustrer les exploits des Héros.

Les arts à l'antiquité sont donc une partie intégrante de la vie quotidienne, les citoyens grecs et romains étaient plongés dans l'univers des héros en n'ont d'autre choix que de les prendre pour modèle.